Réalisateur / Director “Peuples des Mers : Moken, Les derniers Nomades de la Mer", 26 minutes, Découpages / Arte, 2017                                          

Marc Thiercelin a tiré des bords sur tous les océans du globe. C'est un amoureux de la mer, un connaisseur des courants et des vents, passionné par la navigation.

Pour la série "Peuples des Mers", il va à la rencontre des peuples marins souvent méconnus et partage leur quotidien, leur mode de vie, leurs techniques et leurs croyances. Avec lui, nous comprenons qu'ils ont développé des savoirs qui leur ont permis de vivre en équilibre avec la nature.

Pendant des siècles, les Mokens ont vécus librement entre la côte Thaïlandaise et le Myanmar. Sur leur Kabang, des embarcations qui servent autant de maison que de moyen de transport, ils partageaient un mode de vie nomade. Pêcheurs sous marins hors normes, fin connaisseurs des forêts et des iles, ils avaient réussit à survivre loin du monde.

Si aujourd'hui, une grande partie du peuple moken s’est sédentarisé, certains irréductibles continuent d’embarquer femmes et enfants dans un voyage au fil de l’eau.

Malgré l’addition récente d’un petit moteur, le Kabang de Ngui reste une embarcation unique en son genre. Construite exclusivement à partir de matériaux naturels, elle permets de répondre à toutes les nécessité d’un style de vie nomade et maritime : elle sert avant de véhicule et d’engin de pêche que d’habitation. Sur l’eau, Ngui et sa famille vivent en quasi autosuffisance. Ils peuvent ainsi passer de longues semaines sans croiser d’autres voyageurs.

Le style de vie nomade des Moken implique de trouver quasi quotidiennement de la nourriture. En dehors de produits comme le sucre ou l’huile qu’il échangent dans les villages de la côte, Ngui et sa famille tirent l’intégralité de leur nourriture de la mer. En fonction de la période de l’année, Ngui sait exactement où se trouvent les réserves de poissons. Depuis son plus jeune âge, Il a fait des récifs coralliens des iles son terrain de chasse favoris.

En préservant un des derniers bateaux traditionnels encore en état de naviguer, Ngui perpétue une culture qui remonte à la nuit des temps. D’ile en Ile, il écrit un voyage sans autre finalité que de se laisser glisser sur l’Océan à la poursuite d’un mode de vie de subsistance, à des années lumière de toute idée d’accumulation. Un périple à l’image des peuples de navigateurs qui ont façonné l’histoire de l’humanité.